VALERY

Mais quelle journée de folie que ce 14 juillet de l’an de grâce 2008! Je me lève ce matin avec une furieuse envie de golf ! Bah oui, il faut bien prendre un peu l’air à force d’être enfermé dans ces salles de marchés tristes, bruyantes et nauséabondes ! (J’en viens à regretter le temps ou seul les fils de bonnes familles avaient accès à ce dur métier. Aujourd’hui, nous sommes parasités de parvenus qui, bien que sachant faire des transactions, n’en ont pas pour autant tous appris à utiliser un désodorisant de qualité…) Je passe donc un coup de fil à mon ami de toujours ( Paul-François pour ceux qui nous connaissent) et je lui propose une invitation pour une partie de golf endiablée à Saint-Nom la Bretèche. Diantre, l’ami Paul (je l’appel toujours ainsi en privé, ca fait moins aristo…) à déjà prévu une autre sortie avec une certaine Manuella que je ne connais ni d’Ève, ni d’Adam. Soit ! Refusant catégoriquement de rester le bec dans l’eau, je sorts les dernières cartes de visites que différentes personnes m’ont remise lors de mon dernier pèlerinage en Suisse et je tombe sur une délicieuse carte de visite avec un petit mot griffonné à la main : « call me anytime, my dearling ». Je n’ai aucun souvenir de Valery mais je me prends au jeu et passe un coup de fil. Une Lady me répond que Valery est en pleine séance photo mais qu’elle me rappellera dès qu’elle aura finie. 35 minutes chrono après, Valery m’appelle et se rappel à mon bon souvenir. Mais oui, que diable, la seule Lady qui a manifestée un intérêt certain pour le golf lors de la fête d’anniversaire que j’avais organisé à Monaco au Lowe pour mon ami Paul-François (Là, nous ne sommes pas en privée, j’utilise donc son prénom complet, ca fait plus aristo…). Cette carte polissonne à due se glisser dans ce lot de carte plus professionnelles sans même que je ne m’en aperçoive. Oh, doux présent du présent… Elle me dit être descendue au Crillon à paris pour quelques jours entre deux séances photos et que sa journée est disponible et peut m’être dédiée si je le souhaite. Pendant que je lui déclame quelque vers de Baudelaire (toujours pour la ravir), je consulte le lien web imprimé sur la carte de vite… Ni une, ni trois, je lui propose une partie à deux ! Elle décline poliment avouant ne pas savoir manier le club et la balle, étant plus habituée au club de Bridge. Je lui propose une initiation golf avec moi ! Bingo, Lady Valery est partante pour de nouvelles expériences. Nous convenons ensemble de la suite du meeting. Je prends 6 heures pour 2300 € (au diable l’avarice, je les gagne en 3 ou 4 minutes…) et je lui envoi mon chauffeur pour la faire venir à Saint-Nom (c’est le diminutif de mon golf !). L’Aston-martin n’a pas été nettoyée depuis 2 jours mais j’espère qu’elle ne m’en tiendra pas rigueur… De toute façon la bouteille de Krug Cordon rouge millésimé est fraîche et l’attends dans ce si mignon petit frigo que j’ai fait installé le mois dernier. En attendant les boules, elle aura les bulles. 45 minutes plus tard, elle sonne à ma porte et qu’elle ne fut pas ma surprise en découvrant, un visage d’une beauté à m’en faire perdre mon swing. J’avais oublié que ces grandes dames s’enlaidissent souvent avec « Photoshop » pour ne pas être dérangée par la populace bourgeoise et arriviste. Que voulez-vous, 500 euros de l’heure ne suffit plus à filtrer les vrais gentlemen raffinés et connoisseurs. Un baisemain de rigueur et quelques compliments sur la beauté de ses mains et la pureté de son visage (belle comme une fin de race de l’outre Volga) suffisent à la mettre d’excellente humeur, après bien sûr, lui avoir versé ses 2300€ qu’elle mérite déjà rien qu’en ayant accepté d’exposer son visage devant moi. Merveilleuse enfant… Elle est déjà prête, avec une tenue sportwear Dolce&Gabanna du plus belle effet, alors nous filons au départ après avoir jeté distraitement ma menue monnaie pour payer mon green-fee (150 euros). Arrivée au trou N° 1 (parcours rouge, un par quatre assez long qu’habituellement je rate à droite en mettant ma balle près d’un petit abris-pluie en bois très tendance). Comme il n’y a personne d’autre au départ, je passe derrière elle, la met en position (de swing) et lui montre le geste le plus sûr pour arriver au but ! C’est assez difficile, ça rentre lentement mais je sens déjà que la Lady à du potentielle… Elle fait une remarque d’une finesse raffinée sur les balles de golf que je garde dans mon pantalon et nous en rions comme deux adolescents écervelés ! Ah, ca change de l’escorte inculte à 250 euro pour prolétaires. Bref, je ne vais pas vous raconter la partie totale mais j’avoue à présent ne rien regretté de l’absence de Paul (Paul-François pour les étrangers mais à présent, nous ne sommes plus vraiment des étrangers vous et moi…) 6 heures plus tard, (4 heures de golf et deux heures de visite cumulée de tous les petits abris-pluie du parcours ou Lady Valery m’a démontrée que le swing et le maniement du club n’était pas totalement inconnu pour elle…), nous nous retrouvons au club-house. Quelle ne fut pas ma surprise de voir là, mon ami Paul, assis à une table de bridge, buvant son classique Cognac Louis XIII (un merveilleux assemblage de différents Cognacs de 100 ans d’âge pour certains) accompagné d’une brune aussi divine que délicieusement coquine. Il me présente Manuella, je lui présente Valery…et la partie ne fait que commencée… Mais quelle journée de folie que ce 14 juillet de l’an de grâce 2008!